Nelly Barad
13 juin 2020
© The Tree of Life, Terrence Malick (2011)
Quel est le point commun entre…
La réponse tient en un nom : Holst.
Gustav Theodore Holst (1874-1934) est un compositeur anglais qui écrit énormément, mais sans beaucoup de succès. Entre 1914 et 1917, il crée une suite orchestrale intitulée Les Planètes, qui connaît enfin une notoriété internationale dès la fin de la guerre.
Sept planètes sont ainsi déclinées : Mars la belliqueuse, la pacifique Vénus, la gaieté de Jupiter, Mercure la voyageuse, la vieillesse de Saturne, la magie d’Uranus et Neptune la mystique.
Fermez les yeux et écoutez Neptune :
On est assis dans un fauteuil en vieux velours rouge, face à l’écran, déjà entouré par la magie du cinéma…
Pas étonnant que de nombreux réalisateurs aient été séduits par le potentiel très « pictural » des œuvres de Gustav Holst !
Dans The Tree of life de Terrence Malik par exemple, on peut entendre juste deux petites minutes de L’Hymne à Dyonisus, pur condensé de l’essence du film, où se mêlent la complexité de l’intimité familiale et l’insondable mystère de l’univers :
Et si vous écoutez le générique de fin d’Invictus de Clint Eastwood, vous entendrez ceci :
L’hymne World in Union 95 a été composé à partir de l’air central de Jupiter. Vous venez d’écouter une version vocale, enrichie des onomatopées du groupe sud-africain Overtone et des vocalises de Yollandi Nortjie. Cela donne envie de se lever et d’applaudir non ?
Les comédies ne boudent pas non plus le compositeur puisque la planète Mars, bien sûr, accompagne la crise que traverse, sur le mode humoristique, le couple Marceau/Boon dans De l’autre côté du lit de Pascale Pouzadoux.
Mars également a inspiré la marche impériale du délicieux Dark Vador (je ne vous fais pas l’offense de la joindre !) et la musique de Gladiator de Ridley Scott :
On reconnaît encore la présence de Holst dans Le Sourire de Mona Lisa de Nike Newell, dans L’Homme qui venait d’ailleurs de Nicolas Roeg ou encore dans… Wallace et Gromit et le mystère du Lapin Garou de Nick Park et Steve Box !
Quasiment inconnu jusqu’en 1980, quand enfin une grande partie de ses œuvres a été enregistrée, Gustav Theodore Holst était un homme très timide qui n’appréciait pas la popularité.
Longtemps après sa mort, le cinéma lui rend un hommage qui l’aurait peut-être dérangé en accordant ses œuvres à tous les genres et en les nourrissant d’images et d’histoires… Mais c’est une belle reconnaissance de la richesse de son répertoire et surtout de la puissance narrative de ses compositions.
Gustav Holst (1874–1934)
Crédits musiques :
© Gustav Holst – Neptune – London Symphony Orchestra conducted by Richard Hickox (Innovative Music Ltd.)
© Gustav Holst – Hymn to Dionysus, Op. 31, No. 2, H. 116
© Gustav Holst, Charlie Skarbeck, Joseph Shabalala – World In Union ’95 – Overtone, Yollandi Nortji (Invictus – Original Motion Picture Soundtrack) – 2009 WaterTower Music
© The Gladiator Waltz – Gavin Greenaway, The Lyndhurst Orchestra, Hans Zimmer – Universal Classics Group, a Division of UMG Recordings Inc.
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