CONFINES SUR CANAPE

SEMAINE #7

Marion Renaudin & Flora Bellouard

5 mai 2020

© True Romance, Tony Scott (1993), Metropolitan FilmExport

En cette période de confinement, on a décidé d’explorer internet à la recherche de pépites cinématographiques à partager avec vous. Rendez-vous chaque semaine ici, tous les jours sur Facebook et Instagram si vous êtes impatients, pour découvrir nos coups de cœur et nos trouvailles surprenantes.

Si vous les avez manqués, rendez-vous sur la page d’accueil pour accéder à nos autres articles Confinés sur Canapé !

  • Doodle bug, de Christopher Nolan

Vous avez bien trois minutes pour regarder un court métrage de Christopher Nolan, non ?

En 1997, le futur réalisateur de Batman, Inception et Interstellar a 27 ans, et il nous livre en quelques minutes avec son film Doodle Bug un concentré d’angoisse et de malaise en noir et blanc… Quelqu’un qui serait resté confiné un peu trop longtemps ?

  • Kubrick par Kubrick

Génie de tous les cinémas, perfectionniste au point de rendre fous de nombreux collaborateurs, et ayant accordé si peu d’interviews. Il s’agit bien sûr de Stanley Kubrick !

Construit autour des entretiens donnés au journaliste Michel Ciment, le documentaire Kubrick par Kubrick nous fait découvrir autrement la filmographie du maître… qui de mieux placé que le cinéaste pour raconter les coulisses de ses oeuvres ? L’occasion est trop rare pour la laisser filer.

Le documentaire est disponible jusqu’au 10 juin sur arte.tv

  • Toomas dans la vallée des loups sauvages, Chintis Lundgren

Nous l’avions découvert au festival d’animation d’Annecy en 2019 : notre nouvelle recommandation ciné est Toomas dans la vallée des loups sauvages, de Chintis Lundgren. Un court métrage qui nous montre que décidément, le cinéma d’animation est un formidable terrain de jeu pour l’imagination des adultes.

Voyez plutôt : Toomas, un loup inconscient du sex appeal qu’il dégage, perd son emploi et devient secrètement gigolo pour subvenir aux besoins de sa famille… tandis que sa femme cultive elle aussi un secret, celui de devenir une maîtresse SM.

Envie de voir le résultat à l’écran ? Le film est disponible sur arte.tv.

N’hésitez pas à prendre ensuite quelques minutes pour écouter la réalisatrice parler de son film.

  • La Charge Héroïque de John Ford, et Dead Man de Jim Jarmusch

Dans La Charge Héroïque de John Ford, on est dans le western bons/méchants, comme souvent dans le genre à l’époque. Même si avec Ford les Indiens ne sont plus les sauvages des premiers westerns, la cavalerie reste, tout de même, le rêve américain qui combat en sauvant des vies et dans ce cas précis la vie des Indiens (ce qui n’était pas forcément la réalité). Les paysages sont grandioses (Monument Valley) et John Wayne est John Wayne (un super héros).

Dans le Dead Man de Jim Jarmusch, Johnny Depp est un vrai anti-héros (rare dans un western). Il plonge petit à petit vers la mort, accompagné par un Indien lettré qui est le seul à tenir un raisonnement cohérent, tandis que les blancs sont tous totalement givrés. Il y a une fabuleuse course poursuite immobile dans une forêt de bouleaux impénétrable. Et aussi un Iggy Pop cannibale. Ici les sauvages sont clairement les blancs. Les plans de Jarmusch sont serrés sur les personnages avec cette image magnifique de Depp mourant, appuyé sur une omoplate de baleine.

L’un (Ford) chevauche vers l’avenir de l’Amérique, l’autre (Jarmusch) s’enfonce vers l’abîme. La musique de l’un claironne la grandeur des US, l’autre (Neil Young) se déconstruit par l’hyper-saturation.

Deux westerns pour deux visions des US.

Notre devinette de la semaine

Quel est le point commun entre…

Un indice : seriez-vous capable de donner le nom de l’acteur ou de l’actrice qui interprète, pour chacun de ces quatre films, le docteur Who, Conchita, Bob Dylan, Tony ?

Réponse

Pas facile ? En effet, il n’y a pas UN acteur ou UNE actrice pour chacun de ces rôles, mais plusieurs.

C’est le docteur Who, qui porte bien son nom, qui a commencé à se multiplier : dans cette série télévisée britannique de science-fiction de 1963, le docteur Who est mortellement blessé lors d’un de ses voyages spatio-temporels. Il survit en se régénérant et en changeant d’apparence à chaque fois… donc d’interprète.

Au cinéma, la non-identification est expérimentée par Luis Buñuel en 1977 pour le rôle de Conchita dans Cet obscur objet du désir. Initialement, c’est Maria Schneider qui doit jouer ce rôle, mais le réalisateur n’est pas satisfait : il veut « une femme qui pourrait être toutes les femmes » Le producteur commence à craindre le pire et provoque Buñuel : veut-il « deux ou trois comédiennes ?». Séduit, Buñuel accepte, et après avoir essuyé le refus d’Isabelle Adjani, il choisit Carole Bouquet et Angela Molina pour jouer alternativement et de façon arbitraire le rôle de Conchita.

L’idée est ensuite reprise en 2007 par Todd Haynes dans I’m not there, où les différentes facettes de la vie de Bob Dylan sont jouées par cinq hommes et… une femme !

Quant au personnage de Tony dans L’imaginarium du Docteur Parnassus de Terry Gilliam (2009), c’est suite au décès en plein tournage de Heath Ledger qui devait interpréter le rôle que, non pas un, mais trois remplaçants ont été choisis : Johnny Depp, Colin Farrell et Jude Law, qui incarnent successivement le personnage à chacun de ses passages dans le miroir magique.

Merci à Nelly pour cette devinette !

© L'Imaginarium du docteur Parnassus, Terry Gilliam (2009), Metropolitan FilmExport

Rendez-vous la semaine prochaine pour de nouvelles suggestions ! D’ici là, restez chez vous, prenez soin de vous… et regardez des films.

Marion Renaudin

Flora Bellouard

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