FILM, FAIS-MOI PEUR

Alain Cavalier

24 mai 2021

Evil Dead, Fede Alvarez (2013)

          Savez-vous quel est le premier film d’horreur de l’Histoire ?

 

Il s’agit de L’Arrivée d’un train en gare de la Ciotat, réalisé par Louis Lumière en 1895. Ce film de 50 secondes, l’un des premiers à avoir été projeté en salle, montre tout simplement un train arrivant à quai. Les spectateurs auraient alors paniqué et quitté la salle, de peur que le train ne sorte de l’écran pour les écraser.

L’horreur au cinéma a toujours plus ou moins existé, et c’est désormais l’un des genres les plus exploités du Septième Art. Mais qu’est-ce qu’un film d’horreur ?

Pour certains c’est un film qui verse allègrement dans le gore et les effusions de sang. Pour d’autres, il s’agit plutôt de films à l’atmosphère anxiogène qui suggère plus la violence qu’elle ne la montre. Et bien c’est vrai dans les deux cas.

Il existe en effet de nombreux sous-genres dans la grande famille de l’horreur, et chacun possède ses propres codes. Définir un film par son caractère horrifique ne permet pas de l’identifier clairement, il faut préciser dans quel sous-genre il s’inscrit.

Nous allons donc faire une liste non-exhaustive des différentes catégories du cinéma de l’épouvante, et essayer de déterminer par quels moyens ils tentent de nous effrayer.

          LE SLASHER

Peut-être le plus connu des sous-genres horrifiques, le Slasher met en scène un tueur psychopathe qui prend pour cible un groupe de jeunes adolescents et les tue un à un, jusqu’à affronter l’ultime survivante.

Ici, c’est le tueur la star, quand bien même le protagoniste à proprement parler se trouve parmi les victimes. Si on retient volontiers des héroïnes iconiques issues des Slashers, telle Laurie Strode dans Halloween La Nuit des masques (1978), notre attention se porte surtout sur la figure de Michael Myers, le tueur froid et fantomatique. Et pour cause, toute la tension est portée par ce stalker meurtrier, suivant ses victimes comme une ombre ; il est la peur incarnée. Imaginez, quelqu’un vous suit et vous observe, sans que vous ne le sachiez, et lorsque vous le réalisez, il est déjà trop tard.

On peut trouver les prémices du Slasher dans le Psychose de Hitchcock (1960), puis dans Massacre à la tronçonneuse (1974) qui est inspiré de faits réels, mais le genre est véritablement né avec Black Christmas (1974) et Halloween La Nuit des masques (1978). Et si le Slasher a quelque peu viré à la série Z avec des licences multipliant les suites intempestives, prêtant plus au rire qu’à la peur, il n’en reste pas moins représentatif de l’horreur. Que ce soit Jason Voorhees (Vendredi 13) ou Freddy Krueger (Les Griffes de la nuit), ils nous auront autant fait rire qu’effrayer.

Il est à noter que le Slasher a fortement contribué à la création du modèle de la femme forte. Le genre en lui-même était à l’origine une contestation de la jeunesse dépravée, et le tueur se posait en redresseur de torts. Son arme est systématiquement une allégorie phallique, et qui de mieux qu’une femme intègre et pure pour défendre sa génération et lutter contre le mal (mâle ?) vengeur ?

Halloween : la Nuit des masques, John Carpenter (1978)

          LE SURVIVAL

Le Survival est assez proche de son cousin le Slasher, si ce n’est qu’on s’intéresse moins au tueur qu’aux survivants. Ici, ce n’est pas le tueur qui poursuit les protagonistes dans leur intimité, mais les protagonistes qui entrent dans le territoire du (ou des) déviant(s). Ce n’est pas la chasse qui importe, mais la survie.

L’environnement est un élément majeur de ce sous-genre, que ce soit le désert californien de La Colline a des yeux (1979) ou les grottes non cartographiées de The Descent (2005), le terrain est aussi hostile que ses habitants. La menace est donc double pour les protagonistes. Même s’ils parviennent à se défaire de leurs poursuivants, rien ne garantit qu’ils survivront au terrain inhospitalier. Le danger suinte à travers chaque élément du décor. C’est la terreur de l’étranger qui se retrouve seul et perdu, rien ni personne ne peut l’aider.

On accorde la paternité du Survival horrifique à Wes Craven et son film La Dernière maison sur la gauche (1972). Néanmoins, le Survival n’est pas rattaché qu’à l’épouvante, et se marie parfaitement avec d’autres genres. On peut citer par exemple Seul au monde (2000) ou encore 127 heures (2010), qui mettent en scène des personnages en conflit avec leur environnement et qui ne sont pas des films d’horreur, quand bien même l’hostilité de la nature génère une certaine angoisse.

Le Survival a une résonance avec notre propre instinct de survie. Qui n’a jamais vu un seul de ces films en se disant : « Et si c’était moi ? ». On s’identifie immédiatement et inconsciemment aux personnages pris au piège, et c’est pour cela qu’il s’agit d’un genre impérissable.

          LE HOME INVASION

Le Home Invasion est le pendant horrifique du huis clos. Si le Suvival met en scène des personnages entrant dans un territoire hostile, ici c’est le mal qui s’invite chez vous. Le Home Invasion c’est l’art de transformer un petit nid douillet en terrain de jeu pour un massacre.

Cette fois-ci, ce sont les protagonistes qui ont l’avantage du terrain, ils sont chez eux après tout. Mais les envahisseurs sont malins, et savent s’adapter, ils prennent un malin plaisir à retourner cet avantage contre leurs proies. L’espace clos et étroit est fondamentalement source d’angoisse. Nous sommes enfermés avec des tueurs, et la maison est pleine d’angles morts et de cachettes… Le Home Invasion c’est le viol caractérisé de l’intimité, le foyer n’est plus un havre de paix mais un tombeau.

Le premier Home Invasion est The Lonely Villa (1909), de D. W. Griffith. Il s’agit donc d’un sous-genre presque aussi vieux que le cinéma lui-même ! Mais le plus célèbre des « Invasions de maisons » est sans aucun doute Maman j’ai raté l’avion ! (1990). Pas très horrifique tout ça, je le conçois. En 1971, Kubrick ajoutait une bonne dose d’horreur au genre avec Orange mécanique, et plus récemment nous avons une grande vague de Home Invasion horrifique, notamment avec la saga American Nightmare débutée en 2013 et qui voit son cinquième épisode arriver sur nos écrans.

Le Home Invasion est empli d’une contestation sociale et de la lutte des classes. De ce terreau est généré un défouloir physique et/ou morale, car le but de la démarche est de brusquer les gens dans leur confort. Et quoi de mieux pour cela que de frapper directement à leur porte ?

La Villa Solitaire (The Lonely Villa), D. W. Griffith (1909)

          LE TORTURE PORN

L’un des sous-genres les plus connus et les plus populaires du cinéma d’horreur contemporain, le Torture Porn, taille dans le vif. Il est l’apothéose du gore. Le but du jeu est de montrer des innocents se faire torturer, faisant étalage de leurs chairs découpées et de leurs organes déversés. Plus le sang coule, plus le spectateur sera mal à l’aise.

Ici c’est davantage le dégoût que la peur qui est convoqué. Si les yeux se ferment ou se détournent, c’est que le film a gagné. Mais paradoxalement, il y a une certaine fascination pour le corps et son anatomie, un plaisir malsain de contempler ces hectolitres de sang. Le plus souvent, les Torture Porn versent suffisamment dans la surenchère pour être grotesques, et donc amusants. Néanmoins, cela titille nos pensées, et il est presque impossible de ne pas faire de parallèle avec notre propre corps, et c’est en cela que le Torture Porn nous affecte. Le fameux : « Et si c’était moi ? ».

Si le premier film SAW (2004) n’entre pas vraiment dans cette catégorie, ce sont bien ses suites qui sont aujourd’hui le porte étendard du genre. Si le terme Torture Porn a été employé pour la première fois en 2006 par un journaliste américain, on peut en déceler plus tôt dans l’histoire du cinéma, notamment en 1975 avec Salò et les 120 journées de Sodome, réalisé par Pier Paolo Pasolini. Ce dernier a été assassiné deux mois avant la sortie en salle du film, et on peut lire sur la jaquette du DVD : « Pasolini est mort avant la sortie du film, sans quoi on l’aurait tué pour l’avoir fait. », preuve s’il en est de toute la subversion du métrage. Salò est un film volontiers immoral, dans lequel les innocents ne sont même pas caractérisés, ils n’ont ni noms, ni personnalités, ce ne sont que des morceaux de chairs subissant les pires sévices.

Mais contrairement à l’image qu’on peut avoir des Torture Porn, Salò a un vrai propos politique, il dénonce le nazisme, le capitalisme et la société de consommation, autant de chaînes qui asservissent les libertés selon Pasolini. Sujets encore très actuels. Même si le Torture Porn est tombé dans le registre de la série B bête et méchante, il est à l’origine un genre contestataire capable de violenter son public plus par son message que par son esthétique visuel.

          LE RAPE AND REVENGE

Le nom est assez explicite : un personnage cherche à se venger après avoir subi un ou des sévices (le plus souvent un viol, mais le spectre peut s’élargir). Le schéma est assez proche d’un Slasher, sauf que le tueur est une victime qui se fait justice, et les victimes des criminels impunis.

Le Rape and Revenge c’est l’histoire d’un traumatisme à surmonter, et d’une justice personnelle. Si au premier abord l’horreur se trouve dans l’exécution de la vengeance, elle est en vérité dans le désir même de se venger. On constate que le protagoniste est rongé jusqu’à la moelle par cette rancune, et que c’est celle-ci qui le pousse à commettre des actes tout aussi odieux, voir plus, que celui qu’il a subi initialement. Que la vengeance soit justifiée ou non, le protagoniste devient criminel à son tour. L’intensité des meurtres est à la hauteur de sa corruption, et c’est cette idée que le personnage est dévoré par sa haine qui est dérangeante.

Le premier Rape and Revenge est peut-être La Source (1960) de Ingmar Bergman, où un père venge le viol et le meurtre de sa fille ; mais beaucoup attribuent la genèse du genre à La Dernière maison sur la gauche (1972) que nous avons déjà cité plus haut. Irréversible (2002) de Gaspar Noé, compte parmi les films connus de cette catégorie, notamment célèbre pour sa séquence de viol  réaliste et dérangeante.

Ce genre est considéré comme un faux produit féministe, car s’il met souvent en avant des femmes violentées surpassant leur trauma et ayant la force de punir le crime seule, il s’agit surtout d’histoires imaginées par des hommes ; fait qui peut paraître paradoxale quand on sait que La Source de Bergman a été scénarisé par une romancière suédoise.

Irréversible, Gaspar Noé (2002)

          LE SNUFF MOVIE

Dans le Snuff Movie, tout est vrai. Les victimes ne sont pas des acteurs et sont réellement tuées et violées devant la caméra. Mais la véracité de ces films est hautement remise en cause, reléguant le genre au rang des légendes urbaines.

Même si de nombreuses enquêtes tendent à prouver que le Snuff Movie n’existe pas, et que nous sommes bel et bien devant une fiction horrifique, la simple polémique autour de la question installe un doute qui fait tout « l’intérêt » de ces films. Le fait de s’autoriser à croire que les personnes filmées aient vraiment subi les tortures et mises à mort, octroie un certain frisson. Qui plus est, ces films clandestins ont une esthétique amateur qui renforce le malaise, car maladroite et dérangeante.

Par conséquent, on trouve surtout des films qui simulent les Snuff Movies, plutôt que de réels Snuff Movies. Le plus connu, et peut-être le plus Snuff, est sans aucun doute Cannibal Holocaust (1980), qui met tout de même en scène la mort réelle de plusieurs tortues. Il y a aussi A Serbian Film (2010), où l’on suit un ancien acteur porno contraint de reprendre du service dans le milieu underground.

Ces films qui se veulent Snuff sans l’être, ont pour seul but de dépasser un certain seuil de violence pour être le plus subversif possible. Par conséquent, les films qui abordent le thème des Snuff Movies sont peut-être plus intéressants que ceux qui cherchent à se faire passer pour. On peut citer Témoin Muet (1995) et 8mm (1999), qui proposent une entrée fictive dans le monde des Snuff Movies.

          LE GIALLO

Giallo veut dire jaune en italien, en référence à la couverture jaune des romans policiers, très populaires en Italie. Au cinéma, le Giallo est un genre particulier, subtil mélange entre polar, horreur, et érotisme. On l’appelle aussi « Thriller Spaghetti ».

De tous les sous-genres de l’épouvante, le Giallo est peut-être le plus esthète, car ici l’horreur passe par la façon très particulière dont est montrée l’action. Le cadre est un véritable tableau aux couleurs vives, presque une scène de théâtre plus qu’un plateau de cinéma ; le jeu de caméra est très stylisé, les meurtres sanglants et érotiques, et la musique est étrange (souvent qualifiée de techno-hypnotique). Malgré son caractère policier, la résolution de l’énigme importe moins que la sensation d’inconfort et de mysticisme distillée dans la mise en scène. Le Giallo est un rêve éveillé, où plutôt un cauchemar éveillé.

Historiquement, Mario Bava signe le premier Giallo de l’Histoire avec le film La Fille qui en savait trop (1963). Mais le plus connu des Maestro du genre, est sans nul doute Dario Argento, dont l’infiniment célèbre Suspiria (1977) est encore aujourd’hui la proue du cinéma d’horreur italien. Ce dernier a eu droit à un remake en 2018, et même s’il s’éloigne de son modèle et du Giallo en lui-même, il conserve toutefois certains aspects du genre, notamment le rapport au corps et à l’érotisme macabre.

Davantage que de la peur, le Giallo est l’attrait à l’étrange. Le mal y est insidieux, caché mais omniprésent. Et puis finalement le spectateur se rend compte que le vrai génie du mal n’est pas le tueur qui sévit dans le film, mais le réalisateur qui crée cette ambiance aussi fascinante que dérangeante.

Suspiria, Dario Argento (1977)

          LE FANTASTIQUE / LA SCIENCE-FICTION

Genres à part entière, le Fantastique et la Science-fiction ont à de multiples reprises taillé un bout de route avec l’Horreur. Dans le premier cas il s’agit d’insérer un élément occulte dans le quotidien, afin de chambouler les repères à la réalité et ainsi générer une source d’angoisse. Dans le second, il sera question d’être confronté à un univers où la technologie est plus avancée, créant le même effet de perte de repères.

L’horreur emprunte ce qui fait l’ADN de ses congénères pour en tirer ce qu’il y a de plus indomptable. Que ce soit l’occulte ou la technologie futuriste, ce sont des éléments sur lesquels le spectateur n’a aucun contrôle, et qui va échapper également aux protagonistes. L’horreur est ancrée dans la perte de repères, dans la perte de contrôle, et plus généralement dans l’inconnu.

Ce mariage avec l’Horreur a donné naissance à tous les films de monstres, du vampire aux zombies, en passant par les fantômes, les sorcières et les extra-terrestres. On peut citer pêle-mêle Poltergeist (1982), Carrie au bal du diable (1976), Sinister (2012), It Follows (2015), La Mouche (1986), Alien le Huitième passager (1979) et ses suites. Bref ! La liste pourrait s’étendre à l’infini tant cette union est fertile.

          LES AUTRES

Il existe encore plein de sous-genres, mais si nous devions tous les énumérer, cet article n’en finirait pas. Rapidement, voici quelques uns qui méritent tout de même d’être mentionnés.

Le Animal Attack, comme son nom l’indique, offre le rôle du tueur sanguinaire à un ou plusieurs animaux. La Nature prend enfin sa revanche sur l’Humanité. Il s’agit souvent de films de série B, à l’action décomplexée et au scénario léger. Comme l’animal tueur est souvent issu d’une expérience scientifique ratée, on pourrait dire qu’il s’agit d’une variante de la Science-fiction ou du Fantastique. C’est un genre assez impérissable, la preuve avec des films comme Crawl (2019), du Français Alexandre Aja, ou encore En eaux troubles (2018), dans lequel Jason Statham affronte un requin géant. Presque tous les animaux et insectes de la Création ont eu leur période de gloire.

Dans le Folk Horror, le spectateur est plongé dans une communauté sectaire dont les rites et usages les rendent inquiétants. Le malaise naît de l’incompréhension en premier lieu, puis rapidement, l’inquiétude se confirme. Critique évidente des sectes religieuses, ces films présentent une horreur tout aussi insidieuse que celle du Giallo. Le Folk Horror verse parfois dans le Fantastique, mais l’histoire n’est jamais explicitement surnaturelle. Là encore, le genre a connu un certain regain ces dernières années, avec notamment The Witch (2015), et Midsommar (2019).

Le Body Horror pourrait être affilié au Torture Porn, car tout deux ont en commun l’attrait pour le corps humain et ses limites. La différence entre les deux genres se situe dans le fait que le Body Horror traite d’une métamorphose incontrôlée, et non d’une torture physique infligée à autrui. La Mouche (1986), ou les films sur la Créature de Frankenstein, sont représentatifs de cette catégorie. Plus subtil, Grave (2016) de Julia Ducournau, nous montre une adolescente (dont le corps subit déjà tout les changements dus à son âge) qui se découvre un appétit particulier pour la viande… 

Le Found Footage, littéralement « images trouvées », est un genre dans lequel le spectateur découvre les événements du film à travers un autre média (le plus souvent une vidéo enregistrée). Le procédé a été popularisé en 1999 par Le Projet Blair Witch, et a connu un succès retentissant avec Paranormal Activity (2009) et Rec (2007). Ici on est devant le fait accompli, l’action a déjà eu lieu et le spectateur regarde l’enregistrement. La mise en scène fait en sorte que la caméra soit un personnage à part entière, et le spectateur assiste aux évènements en vue à la première personne, pour une immersion immédiate.

Enfin, il y a les Comédies Horrifiques, qui détournent tous les codes des genres cités jusqu’ici. Bien sûr, la peur laisse place au rire, soulignant que la frontière entre les deux est plus mince qu’on pourrait le penser. On peut citer l’inégalable Shaun of the Dead (2004), ou Evil Dead 2 (1987) et 3 (1992).

Shaun of the Dead, Edgar Wright (2004)

Finissons avec un chiffre : 750 000.

C’est le record de litres de faux sang versés dans un film, détenu par le remake de Evil Dead (2013). La scène finale utilise à elle seule 25 000 litres de sang.

Alain Cavalier

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