AUJOURD’HUI, LES MERES CREVENT l’ECRAN

Nelly Barad

7 juin 2020

© Les Affranchis, Martin Scorsese (1990)

Aujourd’hui, calendrier oblige, faisons un petit clin d’œil aux mères !

La mère version Ken Loach dans Ladybird : dans l’Angleterre de Madame Thatcher, Maggie, mère de quatre enfants de pères différents, se bat à l’aide de Jorge, son nouveau compagnon, pour récupérer leur garde qu’une assistante sociale lui a retirée. Mais en vain…

Plus tard, confronté à la haine d’un voisinage méfiant, le couple est séparé de leurs deux filles pour des raisons sociales, encore une fois. Maggie ne parviendra jamais à revoir tous ses enfants, mais à force de courage et de détermination, elle réussira enfin à fonder une famille avec Jorge et leurs trois nouveaux enfants.

Une histoire vraie, un dénouement à la hauteur du combat mené, une mère comme on n’en fait plus…

© Ladybird, Ken Loach (1994)

Dans Mommy de Xavier Dolan, juste un fils, sa mère, une voisine, et une loi fictive qui autorise les parents de mineurs difficiles à les confier à une sorte d’hôpital psychiatrique.

C’est dans ce contexte que Diane récupère son fils Steve, adolescent pour le moins perturbé et expulsé de partout.

Une relation souvent violente s’instaure entre les trois personnages, mais toujours traitée avec pudeur, justesse et sans complaisance. Le mal-être de Steve l’emprisonne et l’empoisonne ; Diane échappe au stéréotype de la mère exemplaire et fait ce qu’elle peut ; Kyla, la voisine, prend un autre chemin…

Diane n’est pas victime d’un système social ; c’est une mère qui avait rêvé un bonheur à sa façon pour son fils, une femme parfois volontaire, souvent démunie, qui aime et déteste à la fois. Un thème cher au talentueux Xavier Dolan…!

© Mommy, Xavier Dolan (2014), Shayne Laverdiere

Et enfin notre belle au Bois Dormant : Christiane dans Good Bye Lenin! de Wolfgang Becker. Communiste pur jus, Christiane vit en RDA avec ses deux enfants. En octobre 1989, elle assiste au tabassage de son fils par des policiers lors d’une manifestation. Profondément choquée, elle fait un infarctus et tombe dans le coma.

Lorsqu’elle se réveille en juin 1990, le défi est lancé : faire croire à Christiane que rien n’a changé afin d’éviter un choc trop important, et qui lui serait fatal. Alex, le fils, fait alors preuve d’une imagination débordante pour la ménager. A l’aide de complices, il recrée une RDA à la périphérie de sa mère et s’embourbe dans les pieux mensonges.

Seulement, les mères aussi ont leurs secrets et Alex n’a finalement pas la parfaite maîtrise du passé familial. Mais cette lacune est largement compensée par la générosité de son amour filial qui se mesure, de façon drôle et émouvante, au maintien fictif d’un régime politique révolu…

© Good Bye Lenin!, Wolfgang Becker II (2003), Beta Film

Et pour finir, la meilleure de toutes ! Celle sans qui l’humanité ne serait plus qu’un douloureux souvenir !

« Sarah Connor ?? »

© Linda Hamilton dans Terminator 2, James Cameron (1991), Zade Rosenthal / TriStar Pictures

Nelly Barad

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