CONFINES SUR CANAPE

SEMAINE #5

Marion Renaudin & Flora Bellouard

21 avril 2020

© Malcolm (2000-2006), Fox

En cette période de confinement, on a décidé d’explorer internet à la recherche de pépites cinématographiques à partager avec vous. Rendez-vous chaque semaine ici, tous les jours sur Facebook et Instagram si vous êtes impatients, pour découvrir nos coups de cœur et nos trouvailles surprenantes.

Si vous les avez manqués, rendez-vous sur la page d’accueil pour accéder à nos quatre premiers articles Confinés sur Canapé !

La Cinémathèque française vient d’ouvrir sa plateforme VOD, Henri, et c’est gratuit !

Pour commencer vous pouvez découvrir ou redécouvrir le génie visionnaire de Jean Epstein à travers 3 films (gros coeur sur La Chute de la maison Usher !). Tous les dimanches, un nouveau film !

Cliquez ici pour y accéder.

Vous en avez peut-être entendu parler, ce sont devenus en quelques jours des stars d’internet. Ils parodient sur leur compte Instagram Creustel des extraits de films cultes en faisant un doublage à la sauce confinement. Le résultat est génial ! Derrière le compte, un duo, Marion Creusvaux et Julien Pestel (Creustel, donc). Un grand bravo à eux, chez Sept et demi, on adore !

  • Blancanieves, de Pablo Berger et Cold War, de Pawel Pawlikowski

A première vue, rien ne semble rapprocher le conte de Blanche-Neige et l’histoire revisitée des parents du réalisateur Pawel Pawlikowski en pleine guerre froide.

Et pourtant… Le même choix du noir et blanc et du cadre carré, format des films muets, enserre les personnages. Et la même place est accordée à la musique pour les touches de couleur. 

Dans Cold War, Wictor et Zula, s’aiment dans la Pologne stalinienne des années 50. Lui est pianiste, elle est chanteuse, et le film commence avec l’enregistrement par Wictor d’airs traditionnels polonais. C’est l’une de ces chansons qui va servir de fil conducteur, ou destructeur, tout le long du film. Zula l’interprète d’abord comme chant folklorique, puis dans un concert de propagande et enfin dans un night-club parisien. Entre cette romance et les airs jazzy de Saint Germain des Prés, les deux amants traversent plusieurs fois le rideau de fer, seuls ou ensemble, jusqu’à la scène finale, belle de simplicité.

La musique d’Alfonso de Vilallonga martèle avec les talons du flamenco le long métrage de Pablo Berger. Film muet, Blancanieves nous projette en Andalousie dans les années 20. La jeune femme, victime de sa marâtre, est recueillie par des nains gitans et toreros. Elle devient elle-même la meilleure dans ce domaine avant de croquer finalement la pomme fatale. Son corps est embaumé et le film s’achève sur une seule larme coulant sur sa joue, après l’ultime baiser d’un des nains.  

« Deux paires d’yeux et deux petits cœurs

Nuit et jour sont en pleurs

Beaux yeux noirs qui pleurez

De ne pas vous rencontrer » chante Zula dans Cold War…

Dans ces deux films atypiques, le format inhabituel et le choix du noir et blanc cadrent l’intrigue et les plans, superbes. Nous ne pouvons ni regarder, ni écouter ailleurs. On a juste envie à la fin, comme les personnages, de voir ce qu’il y a de « l’autre côté » : de l’autre côté du mur, de l’autre côté de la vie.

Notre devinette de la semaine

 

Quel est le point commun entre Irma la Douce, A Bout de Souffle, Casque d’Or, Derzou Ouzala, Quai des Brumes, A l’Est d’Eden et Alphaville ?

Réponse

Ne cherchez pas l’improbable… le dénominateur commun, c’est Jean Rochefort.

Remontons un peu dans le temps… 

Petit fils de cocher, Jean a une peur bleue des chevaux et il a bien l’intention de rester éloigné le plus possible de ces quadrupèdes. Seulement, c’est sans compter sur Jean-Paul Belmondo qui, en 1962, propose Jean Rochefort, acteur inconnu, pour le second rôle dans Cartouche de Philippe de Broca. Mais il faut monter à cheval…  Rochefort prend sur lui, s’exécute, monte une carne récalcitrante, tombe et se casse deux côtes !

C’est le déclic, et paradoxalement le début d’une passion. L’acteur se met à l’équitation, devient un excellent cavalier, puis éleveur d’une trentaine de chevaux qui tourneront à l’international. Il est même le premier à tenter, avec succès, une transplantation d’embryon chez une jument nommée Utopie.

Côté équitation : souvenez-vous de la scène dans Un éléphant ça trompe énormément où, pour conquérir Anny Duperey, Jean Rochefort franchit à cheval une table de pique-nique et ses hôtes avant de plonger dans l’eau, tout en simulant une grande maladresse. Un tour de force !

Alors…? Vous avez trouvé ?

Réponse, donc : ce sont les noms, à peine modifiés, des chevaux de l’acteur, Irma la Douce, Bout de Souffle, Casque d’Or, Derzou Ouzala, Brume des Quais, Eden à l’Est, Alphaville sont autant d’hommages au cinéma.

Petite précision : Alphaville est le fils d’Utopie… Il a même participé à de nombreux derbys.

Merci à Nelly pour cette devinette !

 

© Studiocanal

© Jean-Marie Mazeau / Photo12

Rendez-vous la semaine prochaine pour de nouvelles suggestions ! D’ici là, restez chez vous, prenez soin de vous… et regardez des films.

Marion Renaudin

Flora Bellouard

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